À Paris une expérience cinématographique

Photo

Cinema Paradiso, le film-culte de Giuseppe Tornatore, racontait en 1988 les tribulations d’un projectionniste qui, devenu metteur en scène star, célébrait son ancien cinéma de village capable de rassembler et d’éveiller une petite communauté sicilienne.

Aujourd’hui, c’est le nom choisi par deux producteurs et exploitants de salle français pour leur innovation : un cinéma-hôtel, ouvert dans l’est parisien, pour conjurer la chute de fréquentation des salles obscures due à la pandémie et réconcilier les spectateurs avec le septième art.

L’hôtel Paradiso revisite l’antique plaisir des salles de cinéma en offrant des séances privées, à la carte, sur écran géant et avec la qualité cinéma dans toutes les chambres.

Extérieurement, rien de très spectaculaire au numéro 135 du boulevard Diderot, près de la place de la Nation.

Inventeurs du concept, Nathanaël Karmitz et Elisha Karmitz – producteurs, exploitants d’une soixantaine de salles et successeurs de Marin, leur légendaire père et fondateur des cinémas MK2 – se sont contentés de rénover un multiplex et ses six salles.

Le miracle est au-dessus, dans les niveaux supérieurs de l’hôtel, construits sur cette base par les architectes Daniel Vaniche et Paula Castro de l’agence DVVD. Surplombé d’une terrasse, il accueille sur cinq niveaux 34 chambres et 2 suites chacune équipée d’un écran de trois mètres de large.

Chaque chambre est orientée vers une immense fenêtre qui, le moment venu, se transforme en écran de projection. Le client profite de tous les services d’un hôtel de classe et, de son lit, accède via sa tablette et un rétroprojecteur à tous les films à l’affiche ainsi qu’à l’ensemble des services de VOD actuels, de Netflix à Disney+, en passant par MK2 Curiosity, la plateforme de streaming concoctée spécialement par les deux frères propriétaires du lieu.

En un clic, l’écran descend et plonge la chambre, totalement insonorisée, dans le noir. « La fenêtre comme point de fuite vers l’extérieur » explique la décoratrice Alix Thomsen.

Dans ce vidéo-club géant, le cinéphile peut, avec quelques amis, s’offrir pour quelques jours (ou quelques nuits) un festival thématique personnalisé. Ou, dans une ambiance cocktail chic et choc, une orgie d’images mêlant séries et grands classiques.

Le plaisir de voir un film « bigger than life », comme au cinéma, ne se mégote pas. Outre les quelques chambres d’où l’on peut voir l’écran de sa baignoire, deux suites de l’hôtel Paradiso offrent un espace de projection privé XXL avec banquettes, écran de 40 mètres carrés et projecteur dernier cri.

En plus, un toit-terrasse privatisable, avec des projections en plein air, un restaurant et sa carte gourmande et un bar. Casque audio sur les oreilles, vision imprenable sur les toits de la capitale, les participants sont assurés d’en prendre plein la vue.

Sur sa propre plateforme, l’hôtel Paradiso propose aussi l’intégrale des films de François Truffaut et de Claude Chabrol, produits par Marin Karmitz. Regroupés sur une plateforme spécifique, les premiers films trop souvent oubliés de Francis Ford Coppola, George Lucas, Brian De Palma et Martin Scorsese pourraient tout autant séduire, lors d’une escale parisienne, les cinéphiles américains avides d’une offre incluant des films d’auteur.

Back to Top